Sélectionner une page

Un dirigeant ne méprise pas son peuple, le seul souverain. Nous voudrons d’abord nous incliner devant la mémoire des Sénégalais qui ont perdu la vie dans des circonstances tragiques durant les manifestations liées à l’arrestation du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko dans un contexte de ras-le bol généralisé de la population sénégalaise dont la moyenne d’âge est de l’ordre de 19 ans selon les derniers chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de notre pays d’origine, le Sénégal. Nous interpellons donc les organisations internationales des droits humains, les acteurs économiques, les institutions internationales, les citoyens du monde épris par l’égalité des chances sur le chaos actuel qui règne au Sénégal et dont le seul et unique responsable est le président Macky Sall. Depuis son accession au pouvoir, le président Macky Sall ne cesse de piétiner la démocratie sénégalaise, multiplier les interdictions de manifestation au Sénégal, menacer la liberté de la presse et instrumentaliser la justice pour liquider des adversaires politiques dont Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, l’ancien député et maire socialiste Khalifa Sall et aujourd’hui le principal opposant Ousmane Sonko, arrivé troisième lors des dernières présidentielles et pressenti comme l’un des principaux adversaires pour les présidentielles de 2024. Le Président Macky Sall a avoué à plusieurs reprises devant des chaînes de télévisions internationales et locales avoir une mainmise ou mis son coude sur la justice sénégalaise. Au Sénégal, il n’y a donc plus une séparation des pouvoirs de l’exécutif, du législatif et du judiciaire. Le Sénégal s’est toujours positionné, à juste titre, comme une vitrine démocratique en Afrique. La maturité du peuple sénégalais a été saluée sous les gouvernements de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Le Sénégal a connu un recul démocratique sous le règne de l’actuel président Macky Sall qui excelle dans la justice sélective. Le modus operandi du président Macky Sall reste le même; créer des dossiers politiques à ses adversaires, salir leur réputation et leur coller, par le bras armé de sa justice politique, des chefs d’inculpation qui empêchent ses adversaires à se présenter lors des joutes électorales. Il veut choisir à la place du peuple sénégalais ses opposants qu’il veut affronter dans l’arène politique. Les dernières élections sénégalaises n’ont pas été transparentes et les règles étaient biaisées depuis le départ (confiscation et /ou rétention des cartes d’électeurs des primo-votants, constitués essentiellement des jeunes, système de parrainage arbitraire, liquidation de ses principaux adversaires et la liste est encore longue). Au moment où le monde entier n’a qu’un seul adversaire, la COVID-19, on assiste, hélas, à une machination politique orchestrée par le dictateur Macky Sall pour écarter du jeu politique un adversaire en l’occurrence Ousmane Sonko qui a été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol, qu’il réfute catégoriquement.L’arrestation arbitraire du principal opposant sénégalais Ousmane Sonko a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Un ras-le-bol généralisé de la population, notamment les jeunes entre 12 et 15 ans, dont leurs réactions nécessitent un décryptage lucide, objectif et multidimensionnel. Les messages envoyés par la jeunesse sénégalaise aux autorités doivent faire l’objet d’une analyse approfondie (chômage endémique, injustice, mainmise de l’économie sénégalaise par des puissances internationales, le phénomène de l’immigration dite clandestine « Barça ou barsakh », « Rejoindre Barcelone ou mourir »; signature des accords de pêche avec l’Union européenne défavorable aux intérêts sénégalais et africains comme le soulignait à juste titre Jean-Luc Mélenchon, président du groupe « La France insoumise à l’Assemblée nationale », etc.). Nous avons constaté que ces jeunes sénégalais très déterminés, qui s’attaquent aux symboles, ont besoin d’une oreille attentive pour calmer leurs souffrances. Les dirigeants sénégalais n’ont pas apparemment bien saisi les messages légitimes de ces jeunes, si l’on en juge la dernière sortie catastrophique du ministre de l’intérieur, le 5 mars dernier, qui au lieu d’apaiser les souffrances des Sénégalais a plutôt jeté de l’huile sur le feu. Les manifestations dépassent la personne du leader Ousmane Sonko. Force est de constater le sentiment d’injustice et de conditions de vie difficile des Sénégalais pendant que des politiciens et affairistes continuent à s’enrichir sur le dos des Sénégalais.Soulignons enfin que le président Macky Sall qui est allergique à la critique avait juré de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». La population sénégalaise est maintenant arrivée au point de revendiquer son droit constitutionnel de résistance à l’oppression face aux dérives répétées du dictateur Macky Sall. La résistance à l’oppression est un droit constitutionnel inscrit dans le Préambule de la Constitution sénégalaise. Un dirigeant ne méprise pas son peuple, le seul souverain. Gouverner contre la volonté du peuple est contreproductif à plus d’un titre. Peuples du monde entier, joignez vos voix à celles du peuple sénégalais, d’Amnesty International, de l’Organisation des nations unies (ONU), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour dire non à la dictature, non à la restriction des libertés individuelles. Oui pour la démocratie, à un État de droit, à la liberté d’expression et de manifestation, à la liberté de la presse, à la bonne gouvernance et à la libération de tous les détenus politiques.

Doudou Sow, sociologue et citoyen socialement engagé

#FreeSenegal#Résistance#dictature au Sénégal Libérez tous les détenus politiques ! #liberté de la presse #nonautroisiémemandat